mardi 16 mai 2017

Les prisonniers palestiniens, symboles de l'enfermement d'un peuple

Alors que le mouvement de grève de la faim des prisonniers palestiniens « pour la liberté et la dignité » entre dans son trentième jour, je mets en ligne la préface que j'ai rédigée il y a quelques mois lors de la sortie de l'excellent ouvrage d'Assia Zaino, Des hommes entre les murs : comment la prison façonne la vie des Palestiniens, publié chez Agone. Un livre à lire, et à faire lire, a fortiori au regard de l'actualité.   

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« Sous un gouvernement qui emprisonne injustement, 
la place de l'homme juste est aussi en prison. »

H.D. Thoreau 



Les luttes anticoloniales, antiracistes et anti-apartheid ont toujours été confrontées à des politiques d’enfermement de masse. Les prisonniers politiques ont même été, bien souvent, des symboles internationaux de ces luttes, de Nelson Mandela à Bobby Sands en passant par Mumia Abu Jamal et Angela Davis. Car ces politiques d’incarcération ne sont pas un supplément d’âme de la répression coloniale/raciste. Elles forment un élément central des dispositifs d’oppression et jouent un rôle structurel dans l’organisation de la démobilisation et la mise au pas des récalcitrants. 

Les Palestiniens n’échappent pas à cette règle et doivent faire face, depuis des décennies, à des tribunaux militaires israéliens qui donnent chaque jour toute son actualité au bon mot selon lequel « la justice militaire est à la justice ce que la musique militaire est à la musique ». Le mouvement de libération palestinien, à l’instar de celui des noirs d’Afrique du Sud ou des catholiques d’Irlande du Nord, ne peut être compris si l’on fait abstraction de son rapport à l’emprisonnement, aux luttes des prisonniers pour le respect de leurs droits fondamentaux, et à celles de leurs familles pour leur libération. 

L’auteur de ces lignes a eu la chance, si l’on considère que le terme a ici un sens, d’échanger pendant de longues heures avec de nombreux prisonniers et anciens prisonniers palestiniens. Des conversations souvent tragiques, parfois drôles, mais toujours passionnantes.  Des anecdotes  entendues aux quatre coins des Territoires occupés, dont on comprend peu à peu qu'elles décrivent un système. Des rires et des larmes qui font écho aux conditions de vie quotidiennes des Palestiniens. 

Car l’univers carcéral israélien est, au-delà de ses spécificités, un « modèle réduit » de l’occupation israélienne prise dans sa globalité : un lieu d’enfermement, de répression, de déni de droit, de procédures arbitraires, mais aussi de socialisation politique et de lutte. Les prisons israéliennes poussant jusqu’à l’extrême – et souvent, à l’absurde – les logiques à l’œuvre dans le dispositif colonial de maintien de l’ordre, il n’est guère surprenant de constater que détenus et anciens détenus sont souvent les mieux à même de décrire les mécanismes de l’oppression subie par le peuple palestinien. 

Les témoignages rapportés dans ce livre n’en sont que plus précieux. Aussi personnels soient-ils, ils racontent en réalité l’histoire d’un peuple. Et c’est ainsi qu’il faut les considérer : non pas comme une collection d’histoires et de trajectoires personnelles, mais comme le récit de la destinée d’une population confrontée quotidiennement à l’injustice et à la répression, et qui refuse d’abdiquer ses droits. Sans céder à la tentation du romantisme qui accompagne trop souvent, et bien malgré elle, la « cause » palestinienne, il importe de lire ces témoignages comme de petites histoires qui racontent la grande histoire. 

Les paroles que l’on va découvrir dans les pages qui suivent n’ont guère eu, jusqu’à présent, l’occasion d’être portées à la connaissance d’un public francophone. Et il ne s’agit pas seulement d’un manque d’intérêt éditorial, même si l’on se doit bien évidemment de saluer l’initiative prise par Agone de rendre accessibles ces témoignages. 

La rareté de ces « récits de prison » tient aussi au fait que, pour la plupart des anciens prisonniers palestiniens, ils ne présentent guère d’intérêt. Comme le rappelle en effet Assia Zaino, chiffres à l’appui, dans les Territoires occupés la prison n’est pas, a fortiori pour la population adulte masculine, l’exception, mais bien la règle. Et c’est paradoxalement ce caractère systématique qui fait considérer à nombre de détenus et anciens détenus que leur histoire personnelle est, somme toute, banale. S’il leur arrive de parler, au détour d’une conversation, de leur expérience carcérale, il est rare qu’ils se prêtent au jeu du récit détaillé et du « retour sur expérience », ce qui rend d’autant plus remarquables les témoignages recueillis par l'auteure

Comme ont pu le faire certains parmi les résistants à l'occupation nazie, qui refusaient de raconter leurs histoires, considérant qu'elles n'avaient rien d'exceptionnel, les ex-prisonniers palestiniens pensent que leur expérience est si tristement banale qu’elle ne présente pas beaucoup d’intérêt. Les « faire parler » implique donc non seulement de construire une relation de confiance avec eux, mais aussi de leur signifier que leur parole a une valeur en soi, et c’est ce qu’a su faire l'auteure, dans les circonstances qu’elle expose au cours de l’introduction de son livre. 

La richesse de ces témoignages tient aussi au fait qu’ils nous rappellent que, dans les Territoires occupés, la situation des prisonniers est l’affaire de toute une population. Quiconque s’est rendu dans un village ou un camp de réfugiés palestinien sait que, dans tout foyer, il y a un détenu ou un ancien détenu. La prison s’invite dans chaque maison et, comme l’armée israélienne lorsqu’elle opère ses perquisitions, elle ne demande pas d’autorisation et laisse des traces indélébiles. 


Il ne s’agit pas d’une spécificité palestinienne, et de nombreux exemples historiques rappellent que les politiques d’internement de masse ne concernent pas que les prisonniers, mais bien toute la société, qui en est elle aussi victime. Ainsi, alors que l’un des épisodes les plus sanglants vécus par les catholiques d’Irlande du Nord, le Bloody Sunday, au cours duquel quatorze personnes tombèrent sous les balles de l’armée britannique, un quinzième décédant de ses blessures quatre mois plus tard, est entré dans l’histoire, on oublie souvent le contexte de cette tragédie : une manifestation d’ampleur, organisée à Derry, contre le « mass internment », autrement dit la politique d’incarcération systématique conduite par les autorités coloniales britanniques.  

Comme c’était le cas en Irlande du Nord, le sort des prisonniers politiques est une réalité essentielle dans la société palestinienne : il ne s’agit pas seulement de chiffres, mais de fils, de frères, d’époux, de pères, et aussi parfois de filles, de sœurs, d’épouses ou de mères. Aucun gouvernement, qu’il soit israélien ou palestinien, ne peut l’ignorer, et aucune négociation sérieuse ne pourra aboutir si elle n’inclut pas la libération des prisonniers politique palestiniens.  

Selon les mots d’un cadre du Front populaire de libération de la Palestine rencontré en 2002, « il n’y aura pas de paix tant que le dernier prisonnier n’aura pas été libéré ». Il savait de quoi il parlait, lui qui me racontait dix minutes plus tôt qu'il avait fait sa première grève de la faim en prison en solidarité avec Bobby Sands et ses compagnons de cellule en 1981, et qui m’expliquait un peu plus tard les raisons pour lesquelles il avait participé à l’élaboration du projet d’assassinat d’un ministre israélien, pour lequel il purgeait alors, et purge encore, une peine de prison à vie. Il savait  aussi que la prison est une expérience qui, même lorsqu’elle n’est vécue qu’une fois, change votre rapport au monde et à la lutte.

En Palestine, on n’en finit en effet jamais avec la prison, y compris lorsque l’on décide de renoncer, temporairement ou définitivement, à ses activités militantes. Les prisons israéliennes participent du façonnage d’une conscience politique, aussi contradictoire soit-elle, puisqu’elles continuent d’être un lieu de formation – même si elles jouent un rôle bien moindre, dans ce domaine, qu’il y a une trentaine d’années –, tout en contribuant à dissuader les Palestiniens de s’investir de manière trop visible dans la lutte collective. Ainsi, quand bien même elles concourraient à détruire le mouvement de libération, elles ne le font pas disparaître, et contribuent dans une certaine mesure à sa reproduction. 

À l’heure où ces lignes sont écrites, le nombre de prisonniers palestiniens augmente à nouveau, après avoir connu une baisse relative au cours des dernières années. Avec ce que les médias dominants ont nommé « Intifada des couteaux », une nouvelle génération palestinienne exprime, avec les moyens qui sont les siens, son rejet des politiques oppressives et discriminatoires, et se voit opposer une répression d’ampleur. Ils sont des centaines, voire des milliers, à expérimenter à leur tour les geôles israéliennes, comme leurs pères et leurs grands-pères avant eux. 

Nul ne sait ce qu’ils deviendront lorsqu’ils sortiront de prison. Les incarcérations n’empêcheront pas la poursuite de la lutte, mais elles contribueront en grande partie à la façonner, pour le meilleur et pour le pire. De génération en génération, une répression qui n’est confrontée qu’à un assourdissant silence international finit par porter ses fruits en décourageant, démobilisant, dépolitisant. On doit ainsi noter que la révolte à laquelle on assiste depuis désormais plus d’une année se concrétise par des actions individuelles, souvent désespérées, et qu’il n’existe pas de structure collective de coordination comme lors des soulèvements de 1987 ou 2000 : des décennies de répression et d’enfermement sont passées par là.

L’ouvrage d’Assia Zaino peut contribuer, modestement, à rompre le silence international qui entoure les politiques d’incarcération de masse menées par l’État d’Israël. Alors que des responsables politiques français, de plus en plus nombreux, se plaisent à vanter le « modèle israélien », il est en effet essentiel de rappeler que ledit modèle a pour pilier une politique d’enfermement systématique et son cortège de pressions, tortures et autres mécanismes de déshumanisation. Que celles et ceux qui ne veulent pas vivre dans un tel monde s’emparent et s’inspirent des témoignages livrés ici, en se souvenant du regretté Daniel Bensaïd, qui nous a appris que « c’est en résistant à l’irrésistible que l’on devient révolutionnaire ». 

Julien Salingue,
le 20 septembre 2016.

mardi 2 mai 2017

Ce n’est pas tant Le Pen qui s’est normalisée que le normal qui s’est lepénisé

"Banalisation", "normalisation", "dédiabolisation"… Nombreux sont les termes employés pour décrire la trajectoire du FN depuis que Marine Le Pen a succédé à son père. Quel que soit le mot choisi, la thèse est à peu près la même : au cours des dix dernières années, le FN aurait adopté une stratégie de conquête de pouvoir passant par une "normalisation" de son image, en rupture avec l’héritage du "vieux" FN de Jean-Marie Le Pen.

Mon intention n’est pas ici de discuter de la pertinence de cette thèse [1], ni des débats qu’elle suscite, mais plutôt d’évoquer l’un des points aveugles de cette approche : à trop se focaliser sur la volonté lepéniste de se normaliser, on en oublie à quel point dans le même temps, et en réalité depuis beaucoup plus longtemps, c’est le normal qui s’est lepénisé. 


Lepénisation des esprits


Le phénomène n’est pas nouveau. Dès le 2 mai 2002, un texte collectif [2], publié dans Le Monde, sonnait l’alarme : "Le plus choquant et le plus effrayant fut d'entendre, le soir même [du 21 avril 2002], le discours sécuritaire répété par presque tous les ténors des grands partis. […] Faire de l'insécurité, qui est un très grave symptôme, le problème quasi unique de la France contemporaine, c'est faire le jeu de l'extrême droite et d'une dérive autoritaire à venir".


En 2002 également, Sylvie Tissot et Pierre Tévanian signaient un 
remarquable Dictionnaire de la lepénisation des esprits [3], dans lequel étaient notamment analysées "la politisation, à partir de la fin des années 1980, de la question de l’immigration et la focalisation des débats politiques autour du "problème de l’immigration" [et] la montée en force, dans la seconde moitié des années 1990, des discours sécuritaires centrés sur les jeunes des classes populaires." [4]

Une "banalisation" du FN en somme, du fait de l’adoption de ses thèmes favoris par de plus en plus de responsables politiques, d’intellectuels et d’éditorialistes, et non en raison d’une quelconque stratégie volontariste de "dédiabolisation" venue du parti d’extrême-droite. Un phénomène qui permettait à Jean-Marie Le Pen de répéter à l’envi que tôt ou tard les électeurs et électrices préféreraient "l’original à la copie".  


Des paroles et des actes


Depuis 2002, la focalisation sur l’immigration et sur les questions de "sécurité" n’a non seulement pas cessé, mais elle s’est considérablement aggravée. Et l’on a continué à assister à ce déplacement du discours dominant vers les thèmes favoris de l’extrême-droite, avec un basculement progressif que l’on pourrait schématiser ainsi : on a commencé par dire que le FN posait de bonnes questions mais apportait de mauvaises réponses, puis on a dit que le FN posait de bonnes questions mais que toutes ses réponses n’étaient pas bonnes, et enfin on a dit que le FN posait de bonnes questions et apportait beaucoup de bonnes réponses mais qu’il n’avait pas la capacité à les mettre en œuvre, contrairement à nous, gens responsables.


Et c’est ainsi que, de la loi anti-voile de 2004 aux expulsions de camps de Rroms, de la création d’un ministère de l’Identité nationale à la fermeture des frontières aux migrant-e-s, de la mise en place de l’état d’urgence, devenu état d’exception permanent, au renforcement des conditions de légitime défense pour la police, des arrêtés anti-burkini au développement exponentiel de la vidéosurveillance, de l'armement de la police municipale à la déchéance de nationalité [5]… les paroles sont devenues de plus en plus souvent des actes et des pans entiers de la politique du FN ont progressivement été appliqués [6].


Dans le même temps, fort logiquement, la normalisation s’effectuait sur le plan intellectuel et médiatique, avec un Éric Zemmour de plus en plus omniprésent sur les antennes, un Ivan Rioufol consacré éditorialiste par ses pairs, un Valeurs actuelles considéré comme un hebdomadaire radical mais respectable, un Alain Finkielkraut récompensé par l’Académie française pour ses obsessions identitaires, la médiatisation toujours plus forte des "experts anti-terroristes" ayant fait leurs armes à l’extrême-droite [7]… Et peu de voix pour dire que tout cela n’était pas "normal".  


L’immigration, l’insécurité… et le reste 


C’est ainsi que le "mainstream" s’est modifié, que la frontière entre l’"acceptable" et l’
"inacceptable" s’est déplacée, que nous avons été petit à petit accoutumé-e-s à une nouvelle normalité. Bref : c’est ainsi que le normal s’est progressivement lepénisé. Et l’on s’épargnera de faire ici la liste des outrances racistes, islamophobes et plus globalement réactionnaires, devenues tellement banales que c’est désormais l’antiracisme politique, la lutte contre l’islamophobie ou même les combats féministes qui semblent devoir être dénoncés comme des "dérapages". 

Bien d’autres thèmes et propositions du FN ont été légitimés, en paroles et en actes, par les partis "républicains" et par les médias dominants : la restriction des libertés au nom de la sacro-sainte "sécurité" ; l’interdiction de réunions, de rassemblements, de manifestations… au nom de la sécurité de l’État ; la défense inconditionnelle de tous les agissements des "forces de l’ordre", et les campagnes calomnieuses contre celles et ceux qui dénoncent les violences policières ; la stigmatisation et le contournement des corps intermédiaires, notamment les syndicats, méprisés par un gouvernement prétendument "de gauche" ; les anathèmes contre les juges et la dépossession de la justice d’un nombre significatif de ses prérogatives, au profit de la police [8]… 


Loin d’une simple stratégie de "normalisation" du FN, on a en réalité assisté (et l’on assiste encore) à un processus plus ancien, par lequel la lepénisation des esprits s’est accompagnée d’une lepénisation du réel, qui a elle-même renforcé la lepénisation des esprits, laquelle a renforcé le caractère 
"normal" de la lepénisation du réel, etc. Il fallait dès lors avoir la lucidité légendaire d’un Daniel Cohn-Bendit pour poser, au début de l’année 2017, le diagnostic suivant : 




Comme si ce n’étaient pas les politiques et les discours fondés sur l’angoisse et la peur, et entretenant l’angoisse et la peur, qui avaient normalisé Marine Le Pen, et donné au passage du crédit à sa stratégie de "normalisation"… 




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Il ne s’agit évidemment pas de dire ici que nous vivons déjà dans un État-FN, ni de relativiser, bien au contraire, la menace mortelle que constitue l'extrême-droite. Lorsque l’on étudie le programme et les pratiques de Marine Le Pen et de ses sbires, on mesure en effet que le pire est toujours possible. Mais à l’heure où certains continuent de produire des "analyses" sur la normalisation de Le Pen en ne voyant pas – ou en faisant semblant de ne pas voir – à quel point le normal a été lepénisé, et surtout à l’heure ou certains (parfois les mêmes), qui n'ont rien dit au cours des 15 dernières années, se croient autorisés à donner des leçons d’antifascisme à celles et ceux qui, à gauche, hésitent à voter Macron ou ont choisi de ne pas le faire, certaines pendules nécessitent d’être remises à l’heure. 

Il ne s’agit pas non plus de polémiquer par je-ne-sais quel goût de la joute verbale ou je-ne-sais quel sens de l’honneur, mais bien de rappeler que l’antifascisme du dimanche électoral, que l’on ne confond pas ici avec le vote de celles et ceux qui, à gauche, entendent sincèrement "faire barrage au FN dans les urnes", est une posture particulièrement malvenue, a fortiori lorsqu’elle est adoptée par ceux qui ont contribué à lepéniser le normal... et donc à normaliser l'extrême-droite. Lutter contre la menace fasciste, c’est lutter, d’une part, contre le FN, ses idées et leur banalisation et, d’autre part, contre les politiques grâce auxquelles l’extrême-droite se développe. Mais c’est aussi refuser de considérer comme « normale » une réalité devenue cauchemardesque et se battre, quoi que l'on décide de faire le 7 mai, pour réhabiliter la portée fondamentalement nécessaire, et donc réaliste, de l’utopie.   


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[1] On ne pourra toutefois manquer de souligner au passage que l’une des clés de la normalisation du FN était sa normalisation médiatique, avec notamment le fait que les médias parlent de cette stratégie : "Marine Le Pen fait le ménage", "Marine Le Pen condamne tel ou tel "dérapage"", "Marine Le Pen refuse le soutien de tel ou tel néonazi", etc. Résultat : évoquer dans les médias la stratégie de normalisation du FN, y compris de manière critique, a contribué à cette normalisation. Les ruses de la raison performative.
[2] Jean-Claude Boual, Michèle Descolonges, Françoise Héritier, Michel Juffé, Maxime Sassier, Arnaud Spire, Yan Thomas, Jean-Pierre Vernant, "Lepénisation des esprits et crise de la démocratie", que l’on peut retrouver sur le site du Monde.
[3] Paris, Esprit frappeur, 2002.
[4] "La lepénisation des esprits : retour sur une histoire qui ne finit jamais", publié sur le site Les mots sont importants.
[5] La liste est malheureusement loin d’être exhaustive.

[6] Il ne s'agit pas de dire ici que l'application des mesures prônées par le FN n'a commencé qu'après 2002. Mais l'accélération du phénomène est évidente.
[7] Là encore, la liste est malheureusement loin d’être exhaustive.
[8] Là encore…